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Deux tortues en Tunisie

Pour retrouver des souvenirs vieux de 40 ans, de l'époque où, jeunes professeurs coopérants, nous enseignions  le Français et les Sciences Physiques à de jeunes lycéennes tunisiennes du lycée de Carthage, nous sommes venus , avec nos amis Jean-Pierre et Danièle, profiter du chaud soleil tunisien et faire goûter à nos deux tortues un peu de la poussière des pistes du pays.  

Bivouac dans les figuiers de barbarie,environs de Sbeitla
Bivouac dans les figuiers de barbarie,environs de Sbeitla

Quelles impressions garderons-nous de ce retour?

D'abord, une grande émotion à revoir les différentes maisons que nous avons habitées, notre vieux lycée, Carthage et ses belles résidences, les thermes d'Antonin, le T.G.M. (train de banlieue Tunis-La Goulette-La Marsa), le superbe village de Sidi Bou Saïd qu'on ne décrit plus, la ville de Tunis et le Sud Tunisien, la région de Aïn Draham et ses montagnes verdoyantes, les spectaculaires ruines romaines. Je ne vais pas vous ennuyer avec nos souvenirs et la nostalgie, ni vous décrire par le menu ce pays que nous avons beaucoup aimé et où nous avons passé quatre belles années avec nos jeunes enfants.

Simplement, quelques réflexions: la Tunisie est en pleine transformation économique, elle se développe très vite, on bâtit à tout va, les routes remplacent bien des pistes, les moeurs ont aussi bien évolué et ce pays du Maghreb est très proche de l'Europe, avec sa propre personnalité bien sûr. Comme à l'époque où nous y résidions, la scolarisation des enfants, obligatoire, est un atout important pour l'évolution de la société et de l'économie.

Comme ailleurs, on constate, bien sûr, de grandes disparités dans les niveaux de vie, il y a encore du travail ! Toute une éducation à la propreté et à l'environnement reste à faire aussi.

Le tourisme semble être la principale ressource du pays, mais c'est un tourisme de masse, bon marché souvent ,auquel certaines régions doivent d'avoir perdu tout leur cachet: il faut voir les alignements d'hôtels à Djerba ou Hammamet,les groupes de Russes sur les plages d'Hammamlif, les flottilles de 4x4 Toyota qui "trimballent" les clients étiquetés: une horreur! en tout cas, pour nous qui avons la chance d'être autonomes et de pouvoir fréquenter des lieux plus solitaires et bien plus authentiques. Nous n'avons pas toujours pu éviter ces concentrations, hélas!

Pour ce qui est de l'accueil de la population, il est excellent dans les zones qui ne se sont pas prostituées à cette forme de tourisme . En revanche, ailleurs, on est en butte au harcèlement des commerçants, voire à leur agressivité, dans les sites surfréquentés.

Pour le campeur un peu dégourdi, il y a  de beaux endroits pour camper dans la nature,peu de terrains de camping dignes de ce nom . L'approvisionnement en eau ne pose pas de problème, encore moins pour la nourriture : on trouve de tout et légumes, fruits, laitages, viande et poissons sont en abondance. Le coût de la vie est bien moins élevé qu'en France.

Les routes, enfin, sont en bon état en général.

Voilà pour nos impressions, et maintenant des photos prises au fil de notre voyage d'un mois.  

 

Danièle,Georges,Jean-Pierre et Marie-Claude,le scribe.
Danièle,Georges,Jean-Pierre et Marie-Claude,le scribe.

Carthage

Bien sûr, je pourrais commencer par une citation de Flaubert pour évoquer ce site: "C'était à Mégara,faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Mais ,cette fois-ci, c'est plus sur nos propres traces que nous sommes venus.

Carthage est toujours une banlieue résidentielle de Tunis avec de belles villas enfouies dans la verdure, avec ses allées de palmiers,de poivriers, d'eucalyptus, aux jardins débordant de bougainvilliers, d'ibiscus, de géraniums en pleine terre.

Nous avons campé devant les anciens ports puniques d'où nous avons pris le TGM pour aller visiter Tunis.

Tunis

  • La ville moderne

Le développement de Tunis qui s'étend sur tous les bords du lac et qui couvre toutes les collines, la bruyante circulation automobile nous ont surpris .  Nous avons même trouvé que c'était plutôt mieux qu'avant ; les terrasses de café de la principale avenue, l'avenue Bourguiba, sont bondés: les hommes et quelques femmes sirotent un café,  jeunes et moins jeunes déambulent devant les belles boutiques, la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul accueille toujours les fidèles catholiques, les femmes voilées sont rares, filles et garçons sont mêlés.

Il fait beau, la vie semble douce, pour certains en tout cas.. Le Marché Central regorge de produits frais et c'est un régal de se mêler à son animation et à celle des quartiers qui l'entourent. 

  • La Médina

Au bout de l'avenue Bourguiba, la Porte de France donne accès à la partie ancienne de la ville arabe.

La Médina est un vrai labyrinthe dans lequel les nombreux touristes déambulent , sans cesse sollicités par les commerçants, un peu ivres de tout ce bruit, des couleurs des marchandises et des parfums orientaux. On peut s'écarter de ce flot touristique, pour mieux se plonger... dans un autre flot plus local, au milieu des femmes tunisoises prises d'une fièvre acheteuse , elles aussi! Mais là, ce ne sont plus des sacs en cuir made in Tunisia ou des poteries, des tapis, des cuivres,etc...mais des vêtements, des chaussures, de la quincaillerie.

La Médina recèle aussi de bien beaux bâtiments, mosquées, médersas et maisons particulières, bien restaurés, pour le plaisir des yeux et des photographes.

Quand au bout de quelques heures passées dans cet immense et pittoresque quartier, on ressort, j'allais dire, à l'air libre, on apprécie de s'attabler dans un des nombreux restaurants de la ville moderne, devant un brick à l'oeuf, au thon ou aux crevettes et d'autres délicieuses spécialités du pays.

  • zéliges et stucs
  • Mosaïques romaines au musée du Bardo

Le Musée National du Bardo,c'est avant tout le musée de la mosaïque: on y trouve la plus grande collection de mosaïques romaines du monde entier. Un peu de déception pour nous, car le musée est en travaux, les mosaÏques les plus connues absentes ou en restauration.

Sidi Bou Saïd

Quel charme dégage ce petit village lumineux, perché au sommet d'une colline qui domine le golfe de Tunis! Dans cette matinée ensoleillée du mois de mai, avant l'arrivée des groupes de touristes, nous avons pu flâner dans ses ruelles escarpées à l'entretien irréprochable, contempler le golfe aux eaux turquoises,les belles maisons mauresques aux couleurs fétiches de Sidi Bou Saïd: le bleu et le blanc. C'est un endroit très romantique et très esthétique. 

Le Cap Bon

  • sur la côte du Cap Bon, grillades de poisson et bivouacs
  • Nabeul

On produit à Nabeul une jolie poterie vernissée, introduite au 15ème siècle par les Andalous. La production est proposée aux acheteurs dans les boutiques de la ville, dans son souk artisanal et un Office National de l'Artisanat où on ne discute pas les prix!

Le Cap Bon nous a un peu déçus et hormis un joli endroit atteint par la piste, Port Prince, où nous nous sommes régalés de poisson fraîchement pêché et où nous avons pris notre premier bain dans une eau particulièrement translucide, sa surfréquentation touristique nous a poussés à passer notre chemin.

Sousse

Au sud du Cap Bon, la municipalité veille avec soin au bon état de ses monuments: la mosquée, le Ribat et sa tour, appuyés contre les remparts; la médina, légèrement en pente est agréable à parcourir; du haut du théâtre de verdure on a une belle vue panoramique de la ville.

Monastir

Le Président Bourguiba, natif de Monastir, est enterré dans un superbe mausolée. Plus modestes sont les tombes du cimetière marin qui le jouxte.

Mahdia

Mahdia nous a beaucoup plu : construite, à 60km de Sousse, sur une presqu'île rocheuse,Cap Africa,c'est le second port de pêche de la Tunisie, une ville à taille humaine, avec peu de touristes, donc encore authentique; elle offre aux visiteurs les beaux monuments témoins de son histoire mouvementée: un port punique, des remparts , une mosquée et un port fatimides, une forteresse turque.La promenade vers le phare au milieu des centaines de tombes du cimetière marin est pleine de charme, ainsi que la flânerie dans les jolies ruelles calmes et colorées de la petite médina, en lisière de laquelle nous avons pu bivouaquer en toute sécurité.

L'île de Djerba

Nous avons connu Djerba il y a 40 ans, avant le boum touristique : c'est donc peu dire que nous avons été déçus par ce qu'est devenue l'île des Lotophages de l'Antiquité !

Certes, il y a encore des endroits sympathiques,  sur la côte ouest notamment, quelques jolies mosquées toute blanches de formes trapues,à Houmt souk un petit marché agréable où nous avons trouvé du bon poisson, mais trop de monde, d'hôtels, de constructions en chantier, de flottilles de quads etc...

Donc, peut-être avec l'aide du "lotos", trouverons- nous l'oubli de ces lieux irrémédiablement dénaturés. 

  • Quelques paysages caractéristiques de l'île
  • Synagogue de la Ghriba

Pour entrer dans cette très ancienne synagogue ( les juifs sont encore environ 600 dans l'île), on doit d'abord passer au scanner ( conséquence de l'attentat terroriste qui y eut lieu il ya quelques années, les hommes se couvrir la tête de la kipa, tous se déchausser : le décor est très oriental (carreaux de faïence émaillée,vitraux colorés et boiseries sombres)

C'est un important lieu de pélerinage et on y conserve l'une des plus anciennes Torah du monde.

  • Musée du Patrimoine à Guellala

Voilà un magnifique musée tout blanc avec de beaux jardins fleuris ; il retrace des scènes de la vie quotidienne dans l'île et offre à l'admiration des touristes une riche collection de coffres, miroirs et autres éléments du mobilier.

Tataouine par les pistes: ghorfas et villages troglodytes

Comme vous verrez dans les photos suivantes, nous tombons dans l'extrême inverse!

Nos deux tortues sont allées goûter aux grands espaces plus solitaires du sud, autour de Tataouine, pour lesquels nous disposions de traces Gps: plus de touristes du tout, ils vont s'éclater dans les dunes autour de Ksar Ghilane.

Nous avons exploré les secteurs à l'est et au sud-est de Tataouine à la découverte des ghorfas, sortes de greniers où étaient entassées des denrées, presque complètement ensablés pour certains, bien restaurés comme à Ksar Ouled Soltane . Ce n'était pas des habitations, il y avait un ou plusieurs étages de ces greniers, refermés sur une cour.

Ces ksour de plaine ou construits sur des pitons rocheux sont nombreux aux alentours de Tataouine.

Autre curiosité de la région, les villages troglodytes qui épousent les lignes du relief, sur plusieurs niveaux,en haut de pitons spectaculaires; souvent abandonnés( les villageois ont été relogés un peu plus bas dans des maisons un peu plus modernes); les conditions de vie devaient être bien rudes ici! Quels efforts pour se frayer des chemins tortueux dans ces montagnes, creuser des habitations, des abris pour le bétail, la mosquée, les huileries où un dromadaire, les yeux bandés, tournait inlassablement la meule de pierre. On voit encore des décorations sculptées dans les voûtes.

 

 

Le soir, après la douche( ce luxe que nous permettent nos véhicules), une récompense bien française: l'apéritif( un bon muscat blanc de kélibia ou un Mornag rouge!)

Gafsa

Gafsa est une grande ville animée, un lieu de passage, peu touristique, célèbre pour sa palmeraie et ses tapis. Nous avons campé dans le camping de la palmeraie où nous étions seuls et tranquilles ; nous avons pu y faire une pause "propreté ". Quel dommage que le camp ne soit pas mieux entretenu! car le terrain est vraiment bien placé et vaste.

  • les tapis de Gafsa

Les tapis de Gafsa, j'adore! Un tissage serré et fin, des motifs géométriques et colorés,naïfs ou modernes, ce sont surtout des couvertures ou des tapis muraux que nous avons pu admirer au Centre Artisanal.

Les oasis du sud

Incontournables, mais archi-fréquentées! Voyez plutôt:

  • Tozeur

Tozeur, c'est la porte du désert et donc, un centre touristique , fort prisé des Tours operators. Je ne voudrais pas vous lasser , mais je ne peux pas cacher notre désillusion: exit le charme de cette petite cité entourée d'une palmeraie cultivée et silencieuse, exit l'authenticité de ses ruelles de terre aux maisons de briques artistement disposées; aujourd'hui, c'est le règne du commerce de bazar, des fils électriques qui pendent et s'enchevêtrent,, des hôtels étoilés et des tours en 4x4 numérotés.

Pour qui n'a pas de point de comparaison, qui ne dispose ni de beaucoup de temps, ni de moyen de locomotion personnel, je comprends qu'on ait du plaisir à découvrir cette région, mais qu'il doit être frustrant de se trouver partout en groupe, parfois même déguisé en saharien avec des chèches colorés, de ne pouvoir faire une photo quand on veut ...

Un beau musée d'Art et Traditions a été créé, intéressant au moins par l'architecture du palais qui l'abrite et le mobilier exposé; nous avons laissé le reste, genre "Mille et une nuits", un peu kitch pour notre goût.

  • Chebika

Avant d'arriver à Chebika, venant de Tozeur, on longe de beaux reliefs colorés de rouge. Toute la plaine d'accès est pelée à l'exception de nombreuses petites oasis qu'on distingue très bien quand on prend de la hauteur.

Chebika est une belle oasis de montagne: le vieux village est niché dans un creux du djebel; quand on escalade un peu la montagne, on découvre une souce d'eau salée, minéralisée et chaude,une cascade qui alimente une modeste mare aux eaux laiteuses dans lesquelles se mire un palmier;Une belle palmeraie dégringole dans les gorges : un endroit pittoresque et paisible si on a la chance de ne pas s'y retrouver avec une centaine de 4x4 Toyota Land Cruiser, comme ce fut notre cas!

  • Midès

Une autre oasis de montagne, au dessus de Tamerza,tout près de la frontière algérienne. La palmeraie, bien cultivée( oignons, ail, arbres fruitiers et palmiers) cache le vieux village abandonné et est traversée par un canyon profond où nous avons fait une longue randonnée, remontant plus loin dans la montagne qui nous a offert un splendide panorama sur le village bâti sur les bords de la falaise, comme une muraille.

Un des plus beaux sites de notre voyage en Tunisie.

  • Piste "Rommel"

Nous avons traversé le djebel Chereb par la piste et découvert des paysages spectaculaires et des routes qui ne l'étaient pas moins. Régions austères et sévères où on exploite le phosphate, expédié en train de Redeyef vers Metlaoui, puis la côte.

  • Piste de Segdoud à Redeyef

Sbeitla, Dougga et Chemtou

Deux sites archéologiques bien conservés, bien entretenus:

A Sbeitla, on trouve deux monuments particulièrement spectaculaires: un arc de triomphe, et sur le forum trois temples dédiés à la triade capitoline,Jupiter, Junon et Minerve,qui échappe à la tradition classique, puisqu'il y a 3 temples  et non un seul avec 3 chapelles. On voit aussi plusieurs églises chrétiennes avec leur baptistère.

Dougga est encore plus beau, dans un site en pleine nature, sur une colline. un vaste théâtre, un capitole et des thermes sont les principaux monuments,soigneusement restaurés et où même un néophyte peut passer quelques heures agréables.

Quant à Chemtou,nous ignorions tout de son existence, jusqu'à ce que le conservateur du site de Dougga nous en ait parlé: il se trouve à 25km de Jendouba, à l'écart des axes, en direction de l'Algérie. C'étaient des carrières de marbre rouge et jaune exploitées par les Romains qui servirent à construire les monuments de Rome et de Byzance, le marbre étant ensuite acheminé vers le port d'Utique , près de Bizerte, par la Medjerda, jusqu'à l'ensablement du port. On dut ensuite tailler une route à travers la montagne jusqu'au port de Tabarka au nord. Nous avons passé deux nuits devant un très intéressant musée qui complète la visite.

  • Parc National d'El Feidja

En suivant la route de l'Algérie dans la vallée de la Medjerda, on parvient dans de très belles forêts de chênes zéens et de chênes-liège. Ce massif forestier magnifique a été classé en Parc National et les services des forêts y ont aménagé des sentiers. Les Cerfs de Barbarie y sont protégés. Hélas, la proximité de la frontière algérienne pousse les gendarmes tunisiens à surprotéger les touristes étrangers, très rares, et à les suivre à la trace: nous avons pu faire une visite grâce à un groupe d'étudiants de Toulouse en voyage de fin d'études auxquels nous nous sommes joints.

La côte nord

Le mauvais temps nous a empêchés d'explorer la belle région montagneuse d'Aïn Draham, au nord de la Tunisie, comme nous l'avions projeté. Quel contraste avec le reste du pays ! Verdure exubérante, barrages, montagnes moyennes en sont les caractéristiques. La pluie nous a poussés jusqu'à la côte et Tabarka, avec, ensuite,  un long parcours dans les massifs forestiers et jusqu'à deux caps, le Cap Negro et le Cap Serrat. Pas toujours facile, mais c'est ce que nous aimons! Tabarka est encore bien paisible en cette saison et pourrait être mieux entretenue. Nous avons dormi sur le port de plaisance. 

Bizerte

Voilà une petite ville où il doit faire bon vivre, avec une authenticité certaine car elle n'est pas trop touristique : le vieux port, la casbah et le petit fort, les rues animées, un marché somptueux, les maisons mauresques à moucharabiehs,les  belles plages dans les environs ont tout pour vous retenir. Les 300 ressortissants étrangers qui y vivent l'ont bien compris.

Bizerte et les petits ports au sud de la ville furent notre dernière étape avant le retour à Carhage, Tunis et le port de La Goulette où nous avons embarqué pour Gênes après un mois de visite de ce pays que nous sommes si heureux d'avoir revu.