Sur les sentiers de Corse

         Depuis notre dernier long voyage, le courage m'a un peu manqué pour confier à notre site le récit d'un long séjour hivernal au Maroc , celui en Corse en septembre 2012 et l'escapade d'une quinzaine en Ardèche du sud au printemps 2013.

          Nous venons de passer le mois de juin en Corse , plutôt dans le sud, à la recherche du soleil. Notre monture est la même, mais nous avons dû changer le porteur car les pistes du continent sud-américain avaient mis à mal le chassis du Defender 130 . C'est donc un nouveau chassis-cabine Land-Rover qui porte sur son dos la cellule.

           Embarquement de Nice pour Ajaccio à l'aller et retour Bastia-Nice avec la Corsica Ferry, traversée de jour en 5h1/2 .

            Sur la lancée de notre court voyage en Ardèche consacrée à la randonnée , autant pour notre plaisir que pour suivre les conseils de la "faculté" à la suite du pontage coronarien subi par Georges en mars 2011, nous avons décidé de choisir dans un guide de randonnées corses les balades entre mer et montagne qui serviront de fil rouge à notre périple.   

Petite mise en jambes facile en face des îles sanguinaires, par un temps gris,hélas! Mais la foule n'est pas encore là et c'est déjà ça.

Parking vaste et plat à proximité du site .

           Dans une presqu'île du golfe d'Ajaccio, se dresse la tour solitaire de Capu di Feno . Promenade littorale avec quelques possibilités de baignade, de magnifiques prespectives sur la côte.

Nous avons eu le plaisir de faire cette balade avec Laura et Stanislas, fort embarrassés comme nous par le manque d'indications sur le terrain  (ce sera assez souvent le cas pour nos randonnées corses !) Nous avons uni nos efforts pour trouver le bon passage et ensemble, nous avons affronté les foudres d'une espèce de mégère acariâtre, apparemment propriétaire de ce vaste domaine de maquis, qui nous a fort mal reçus et crié, à la grande gêne de son mari, que les itinéraires qui figurent dans les guides : "On s'en tape !" Si elle avait eu un fusil, nous y avions droit ! 

Située dans la baie d'Ajaccio et encore appelée Sette Nave, elle nous a offert un beau bivouac sous la tour qui la termine et une plaisante promenade , sans difficulté.

Toujours dans le pays d'Ajaccio, voici une très belle balade, bien balisée pour une fois, avec de superbes points de vue côtiers, une tour, une chapelle, un phare, le maquis et des chaos rocheux .

Sa voisine , la paillote de Francis , est connue pour les mauvaises raisons que l'on sait.

Stationnement difficile pour les ccars et si on arrive un peu tard car cet itinéraire est très fréquenté et le mérite.

La visite de ce beau site préhistorique dans l'arrière-pays de Propriano , outre son vrai intérêt archéologique, est tout à fait agréable si on a la chance de la faire hors de la grosse affluence des touristes et au milieu de la journée pour un bon éclairage des statues de l'époque néolithique et mégalithique : on suit un sentier bien tracé au mileu de ces pierres anthropomorphes et des oliviers.

Un vaste parking en pente permet le stationnement des camping-cars ( endroit plat tout en haut pour les 4x4). 

Juste une promenade sur le théâtre de la vendetta qui opposa deux familles voisines en 1833 et qui inspira la fameuse nouvelle de Mérimée : les maisons  fortes de ces familles rivales, appelées tours sarrasines, sont une invite à relire la nouvelle qui nous a donné une vision bien romantique des coutumes corses du XIXème siècle.

Parking dans le village ou près du cimetière à l'entrée.

 Au sud de Propriano, la côte offre une succession de criques et de promontoires rocheux et on trouve entre Campomoro et Tizzano de beaux sentiers le long du littoral.

Nous avons fait une belle randonnée de la journée entre Tizzano et le phare de Senetosa au milieu des pierres roses aux formes souvent étranges et profité des magnifiques plages de sable fin en contrebas. 

Parking à la Paillote qui marque la fin de la piste . Des aménagements sont en préparation un peu plus loin.

Un joli et court chemin sablonneux, sur le plateau de Cauria, dans un paysage champêtre, permet de faire le tour des alignements de Stantari, de Renaggiu et du dolmen de Fontanaccia .

Nous avons passé la nuit au bord d'une petite route en cul- de- sac au-delà du site.

La côte au sud de Sartène est déchiquetée et rocheuse. Une méchante piste descend vers le site de Roccapina, sa superbe plage , sa tour et un rocher en forme de lion couché. Une barrière de limitation de hauteur nous a obligés à nous garer assez loin de la plage et nous avons campé sur un parking en face d'un ancien terrain de camping fermé, à l'ombre des eucalyptus. Un sentier est sensé faire le tour de ce bel endroit, mais pas une pancarte, pas une balise. Nous avons bien marché, sommes montés et descendus, avec de belle vues sur la mer , mais sans trouver l'itinéraire: râlant!

La baignade a compensé.

Un rocher vacillant comme but de promenade . Sans doute la plus belle et la plus fatiguante de nos balades. Situé dans le sud de l'île, dans le massif de Cagna, à l'arrière de Bonifacio, ce rocher posé  fièrement sur un étroit bloc de roche servait de repère à la navigation.

Chemin de terre servant de parking, au-dessus du village de Giannucio, avec une source. 

Garés (illégalement) pour 2 jours sur les falaises de Pertusato, nous avons parcouru le spectaculaire sentier qui va du sémaphore aux vieilles rues de la ville et qui offre des vues sublimes sur les falaises éclatantes de blancheur et la mer.

Trop de monde pour notre goût dans ce haut lieu du tourisme corse, mais les gens ne quittent guère les vieilles rues.

     A ne pas manquer.

On monte tout droit dans les bois jusqu'à ces cabanes de pierre qui s'étagent au fond d'une cuvette verdoyante.

Ce village en miniature n'est plus occupé par des bergers mais utilisé par leur descendants de Vacca ou de Porto Vecchio qui l'ont restauré et y montent parfois pour la chasse ou l'été. C'est un endroit charmant et bien paisible après la foule de Bonifacio , mais qui se mérite !

Pour rejoindre la route de Propriano à Zonza, nous avons fait un crochet par Carbini pour sa superbe église romane découverte par Mérimée et dont le campanile se voit à des lieues à la ronde.

Ce fut aussi l'occasion , grâce à un joli sentier aménagé autour du village, de découvrir l'histoire curieuse de ces Giovannali, une sorte de Cathares, des hérétiques du 14ème siècle qui se révoltèrent contre toute autorité et dont le mouvement fut réprimé dans la violence.

  Parking facile face à l'église.

Au-dessus de Lévie, voilà une visite pédestre facile ,bien fléchée, à l'ombre et intéressante du point de vue archéologique ( âge du bronze et Moyen-Age)

Nous avons campé ,seuls, sur le parking du site.

C'est par un raidillon dans le maquis et en plein cagnard que nous avons atteint cette forteresse de 3000 ans qui domine le golfe de Porto Vecchio . Mieux vaut être bien chaussé !

Pas de marche à pied dans cette région que nous connaissions déjà et qui est très belle, mais une piste en 4x4 à travers le massif, un arrêt au lac-barrage de l'Ospedale et un super-bivouac  propre et solitaire à deux pas de la route, car accessible uniquement en tout terrain.

Des orages violents et une sur-fréquentation nous ont obligés à aller voir plus loin et à renvoyer à une autre occasion la découverte de ce site parmi les plus beaux de Corse.

Mais, depuis le col de Larone, nous avons quand même pu marcher jusqu'au pied des cascades de Purcaracia , un des hauts lieux du canyoning en Corse : nous avons d'ailleurs été doublés par 3 groupes encadrés .

On en prend plein les yeux.

En-dessous du village de Corrano, un bon chemin descend vers ce pout génois à peine dégagé de la végétation. Pas de marcheurs ce jour-là, du silence, et la descente ...à l'aller.

Parking le long du chemin de terre qui y donne accès, juste en-dessous de Corrano , mais pour faire demi-tour, il vaut mieux avoir un véhicule court ; on pourrait aller bien plus loin en 4x4, mais le but est la balade à pied.

C'est à pied qu'il faut découvrir ces calanche , joyau de la Corse . Mais attention aux voitures, car il n'y a pas de trottoir!

De nombreux sentiers, très ardus, parcourent cette partie de la côte : nous en avions déjà parcouru quelques-uns au cours de voyages précédents .

Pour attendre le Tour de France, nous sommes descendus à pied vers Girolata, un hameau de pêcheurs, uniquement accessible à pied ou par mer, face à la presqu'île rouge de la Réserve de Scandola . Très fréquenté depuis le col de La Croix, nous n'avons vu personne sur notre itinéraire qui démarre un peu plus haut.

  Un régal pour les yeux, baignade en récompense, mais c'est au retour qu'on a besoin d'une bonne douche!

Très riche région que la Balagne ( voir les photos de l'église romane d'Aregno).

Un bivouac aéré sur la piste qui depuis Notre-Dame de la Serra rejoint Calvi .

La vue sur la citadelle de Calvi, la baie, la presqu'île de Revellata est superbe depuis le Capu di a Veta. 

Nous avons pénétré dans l'intérieur de la Balagne pour notre rando suivante, admirant au passage les pittoresques villages perchés comme Speloncato .

Pour accéder au Monte Tolu, il faut d'abord grimper par une route étroite à la Bocca di a Battaglia après Speloncato .

Cette belle rando sans grande difficulté , sinon un peu d'escalade dans des couloirs rocheux terminaux , offre une vue incomparable sur toute la balagne et la côte nord-ouest.

 Parking au départ.

Pour notre dernière marche à la découverte des paysages corses, nous avons choisi ce sommet qui domine la plaine côtière de Bastia, le Monte Sant'Angelu, sommet panoramique grandiose malgré son air bonhomme. Balisé depuis Silvareccio. Du petit plateau au sommet la vue s'étend de Bastia , aux villages de la casinca et à la côte est.

Fontaine à Piano et calmes bivouacs aux chapelles  qui encadrent Piano et Silvareccio.

Voilà, c'est la fin de ce nouveau séjour en Corse . Il reste une foule d'aussi beaux itinéraires  au-delà du célèbrissime GR20 et des Mare i monti ou Mare a mare . Nous avons utilisé deux guides achetés en arrivant dans l'île :

1.             Guide de randonnées chez Rother
2.             Corse du sud (guides Libris ; il existe un autre tome pour le nord)

Pour ce qui est du camping , nous n'avons pas fréquenté les terrains aménagés, il est donc possible de trouver des bivouacs libres, mais plus facilement dans l'intérieur que sur les côtes où les camping-cars ne sont pas vraiment les bienvenus!

On trouve des poubelles partout et l'eau ne manque pas.